banner



La Femme Aux Gants Peinture Commentaire

En bref

Peintre de la vie nocturne montmartroise, mais aussi de la promiscuité des maisons closes, Henri de Toulouse-Lautrec (1864–1901) est à l'image du vent de décadence qui souffle sur la Belle Époque. Réputé dilettante, mais pourtant grand travailleur (737 peintures, 275 aquarelles et 5 000 dessins), Lautrec fut aussi illustrateur et affichiste pour le monde des cabarets et des cafés-concerts. L'artiste est classé au rang des post-impressionnistes, au même titre que Gauguin et Van Gogh. Grand admirateur de Degas, il sut peindre, comme lui, la femme surprise dans son intimité, en tirant parfois vers la caricature. De son vivant, ses œuvres représentant des scènes de bordel ont été jugées licencieuses et provocatrices.

Henri de Toulouse-Lautrec en habit de femme

voir toutes les images

Henri de Toulouse-Lautrec en habit de femme, vers 1890

i

© Bridgeman Images

Il a dit

« La peinture, c'est comme la merde ; ça se sent, ça ne s'explique pas. »

Sa vie

Henri de Toulouse-Lautrec est né à Albi dans une famille d'origine noble, descendante aisée des comtes de Toulouse. Le cousinage de ses parents est probablement à l'origine de la maladie génétique qu'il révèle à l'âge de 10 ans. Ses os fragiles se fracturent facilement et sa croissance se déroule mal. Il n'atteint péniblement que la taille d'1,52 mètres. Bien que son visage fût aussi déformé, Lautrec était doté d'un naturel jovial et sociable et se moquait volontiers de son physique.

Vers l'âge de 20 ans, Lautrec se lance dans la carrière d'artiste, soutenu par son oncle. Il s'installe à Paris, dans le milieu montmartrois de la bohème, en 1884. Lautrec se forme dans des ateliers d'artistes et rencontre des jeunes de son âge, notamment Van Gogh. Il contribue à des revues (entre autres Le Figaro illustré et Le Rire) et travaille pour l'affichisme en plein essor.

Lautrec aime la vie nocturne et ses excès. Il fréquente le Moulin-Rouge (ouvert en 1889), où se produisent la Goulue, Jane Avril et Valentin le Désossé, et réalise des affiches pour la réouverture du Divan japonais, une salle où chante Yvette Guibert. Lautrec représente les acteurs du monde du spectacle avec une certaine ironie, n'hésitant pas à accuser leurs traits, quitte à se rapprocher de la caricature. Plus qu'aucun autre illustrateur, Lautrec offre une signature graphique aux artistes de Montmartre.

En raison de son physique difficile, presque difforme, Lautrec ne s'autorise à fréquenter que des prostituées. Il ne se sent pas jugé, pas plus qu'il ne juge ces femmes réputées de mauvaise vie. Le monde des maisons closes devient l'un de ses thèmes de prédilection dans les années 1890, même s'il ne peut exposer librement ses œuvres, estimées trop scandaleuses. Lautrec finit par contracter la syphilis, qui sera (avec l'alcoolisme) à l'origine de son décès précoce à l'âge de 36 ans, en 1901.

De son vivant, l'œuvre de Lautrec est restée largement incomprise de ses contemporains en raison d'un mode de vie considéré comme dépravé et de thèmes choisis dans les univers interlopes de la prostitution. Ils sont peu nombreux à le défendre, à l'exception d'Arsène Alexandre, critique du Figaro, qui voyait en lui un artiste de grand talent et le rénovateur de l'art de l'affiche.

Ses œuvres clés

Henri de Toulouse-Lautrec, Le Divan japonais

voir toutes les images

Henri de Toulouse-Lautrec, Le Divan japonais, 1893

i

Lithographie coloriée • 79,5 × 59,5 cm • Coll. Bibliothèque Nationale de France, Paris • © Bibliotheque Nationale, Paris, France / Bridgeman Images

Le Divan japonais, 1893

Cette affiche fut réalisée par Lautrec à l'occasion de la réouverture du Divan Japonais, une salle de concerts montmartroise (l'actuel Divan du monde, rue des Martyrs). À l'arrière-plan, sur scène, on reconnaît la silhouette de la chanteuse Yvette Guibert aux gants noirs qui la caractérisent. Un public l'écoute, notamment le critique Édouard Dujardin et la danseuse Jane Avril, autre modèle fétiche de Lautrec. Le dynamisme de l'affiche est assuré par une diagonale qui sépare ces deux mondes pris sur le vif. Lautrec se montre ici inspiré par les estampes japonaises qui ont renouvelé le vocabulaire plastique des artistes modernes dans la seconde moitié du XIXe siècle.

Henri de Toulouse-Lautrec, La Goulue arrivant au Moulin Rouge

voir toutes les images

Henri de Toulouse-Lautrec, La Goulue arrivant au Moulin Rouge, 1892

i

Huile sur toile • 79,4 × 59 cm • Coll. Moma, New York • © akg-images

La Goulue arrivant au Moulin Rouge, 1892

Lautrec fréquentait le Moulin Rouge, cabaret parisien ouvert en 1889, où la prostitution allait bon train. On y dansait le cancan, et plus encore le quadrille et le chahut, une danse très osée qui laissait voir le sexe sous des jupons sans culotte. Ici, Lautrec dresse le portrait d'une de ses plus célèbres danseuses, Louise Weber, dite la Goulue, importatrice du French Cancan venu d'Angleterre. Elle est représentée tenant le bras de sa sœur d'un côté, et de son amie de l'autre, l'artiste étant réputée lesbienne. Ce portrait tend vers la caricature, Lautrec la représentant avec des seins avachis et des traits déjà fanés par l'alcool et la débauche.

Henri de Toulouse-Lautrec, Le Salon de la rue des Moulins

voir toutes les images

Henri de Toulouse-Lautrec, Le Salon de la rue des Moulins, 1894

i

Pastel • 111,5 × 132,5 cm • Coll. musée Toulouse-Lautrec, Albi • © Musee Toulouse-Lautrec, Albi, France / Bridgeman Images

Le Salon de la rue des Moulins, 1894

Lautrec a fréquemment dessiné et peint des lieux de prostitution parisiens. Ici, il représente l'intérieur de La Fleur blanche, un établissement qu'il fréquentait comme client. Dans cet univers capiteux, feutré et totalement clos, aucune femme ne tourne son regard vers le spectateur. Elles semblent à la fois indifférentes et lasses. Chacune attend le client en déshabillé, prête à dévoiler ce qu'elle à vendre. Au premier plan, on peut reconnaître Rolande, une prostituée qui fut le modèle de Lautrec. L'artiste livre une forme de portrait de groupe qui mêle l'individualisation à l'anonymat. Ce tableau n'a pu être exposé que de manière confidentielle du vivant de l'artiste car le sujet était considéré comme licencieux.

Henri de Toulouse-Lautrec, La Clownesse Cha-U-Kao

voir toutes les images

Henri de Toulouse-Lautrec, La Clownesse Cha-U-Kao, 1895

i

Huile sur carton • 58 × 43 cm • Coll. Musee d'Orsay, Paris • © Musee d'Orsay, Paris, France / Bridgeman Images

La Clownesse Cha-U-Kao, 1895

Dans cette scène intime, la clownesse et danseuse du Moulin Rouge est en train de revêtir son costume de scène. Son nom, à consonance japonisante, évoque la mode du chahut, une danse presque acrobatique, jugée dépravée, qui dévoilait largement le corps. La performeuse nous tourne le dos ; elle n'accorde pas plus d'attention à son ami ou client que l'on aperçoit dans le reflet du miroir de sa loge. Cette œuvre est typique de la manière nerveuse et colorée de Lautrec, habitué des cadrages insolites.

La Femme Aux Gants Peinture Commentaire

Source: https://www.beauxarts.com/grand-format/henri-de-toulouse-lautrec-en-2-minutes/

Posted by: dominickweled1942.blogspot.com

0 Response to "La Femme Aux Gants Peinture Commentaire"

Post a Comment

Iklan Atas Artikel

Iklan Tengah Artikel 1

Iklan Tengah Artikel 2

Iklan Bawah Artikel